INTERVIEW
Qui êtes-vous ?
Je suis ''Blanchamp'', artiste photographe Champ-Ardennais. Je réalise des tableaux abstraits sur verre à partir de clichés capturés dans l’espace urbain. Après une carrière de communicant au sein de grands groupes, j’ai mis ma créativité au service de mon art développé de manière autodidacte. Aujourd’hui, je me considère ''street artiste'', car l’essence même de mes créations artistiques est issue du monde de la rue.
Comment est née votre passion ?
J’ai toujours eu une personnalité créative. Durant mon adolescence, j’ai découvert la culture urbaine et plus particulièrement le graffiti. Dès lors, je me suis imprégné des codes de cet art sans toutefois passer le cap de peindre dans la rue. Ce n'est que quelques années plus tard que je suis revenu vers cet univers qui s'exprime principalement dans la ville et dans les friches industrielles. Je me suis ainsi focalisé sur son support de prédilection "le mur", source dominante de mes créations.
Quelles sont vos influences ou sources d’inspiration ?
Les sources d’inspiration sont nombreuses, je suis perpétuellement en veille au sujet des nouveautés dans le milieu de l’art urbain, mais j’ai toujours mis un point d’honneur à développer mon propre style en évitant d’être influencé. Jusqu’à présent, je n’ai pas trouvé d’équivalence à ma pratique. J’aspire donc à être reconnu par mon esthétique artistique singulière et authentique.
Quel est votre lien avec votre région ?
Je n’ai jamais quitté la région. Comme j’aime le dire, je suis Champ-Ardennais. Ardennais de naissance et Champenois d’adoption, car j'y ai exercé la majeure partie de ma carrière professionnelle. Je considère que la Champagne-Ardenne et le Grand-Est regorgent de richesses culturelles et de talents et je suis fier de tenter de la représenter. D’ailleurs, un des objectifs de mon art est d'apporter ma contribution à la mise en lumière de ce territoire.
Depuis quand appartenez-vous au mouvement « street art » ?
Paradoxalement, depuis le confinement en 2020, lorsqu’il n’y avait personne dans les rues. Durant cette période particulière, j’ai pu appréhender différemment l’environnement citadin en prenant le temps d’observer les murs de la ville. Le confinement a été pour moi une phase d’introspection qui m’a permis de me rapprocher de mes passions et de mes aspirations. Dans le calme des rues vides, je suis passé à l’action en allant capter l’âme de mon art sans être perturbé.
Comment définissez-vous votre style, votre démarche artistique ?
C’est un style abstrait avec une forte dualité. Ma démarche est de valoriser des endroits populaires sans attraits apparents pour en faire des œuvres d’art à exposer dans des lieux raffinés. Mon art s'exprime donc principalement par le sens de la vue. Lorsque j'arpente les artères, j'ai les idées bien arrêtées sur ce que je recherche. Je scanne les murs en attendant que mon œil flashe instinctivement sur une potentielle réalisation.
Quel est votre processus de création ?
Pour préciser mon processus créatif, je sélectionne les photographies murales pour leurs caractères distinctifs, leurs couleurs vibrantes et leurs histoires cachées. Je les transforme ensuite en œuvres d'art en les figeant dans un cadre élégant et durable. Chaque tableau est accompagné d’une image et d’une brève description du lieu où a été capturé le cliché originel pour en garder la mémoire.
Abordez-vous différemment vos œuvres fixes et vos œuvres mobiles ?
Les œuvres mobiles ont vocation à être exposées en galeries et en salons, au sein d’entreprises ou chez des particuliers. Elles sont principalement destinées aux initiés et aux amateurs d’art contemporain. Dans un futur proche, j’aurai pour démarche de rendre à la ville ce qu’elle m’offre, en partageant mes œuvres au plus grand nombre par le biais de collages fixes posés dans l’espace public, véritable galerie à ciel ouvert.
Quels messages cherchez-vous à véhiculer ?
J’aimerais partager ma vision de l’art en véhiculant les messages suivants : l’art est notre essence, l’art est partout, là où l’on veut bien le voir, il n’est pas forcément là où l’on pense. Personnellement, je vois l’art dans l‘univers urbain, j’en ai d’ailleurs fait mon slogan ''Une fenêtre ouverte sur le monde urbain''. D’autres le verront ailleurs, pour moi, c’est en ce sens que l’art trouve tout son charme.
Quel est le projet ou l’œuvre dont vous êtes le plus fier ?
Je pense directement à la première œuvre que j'ai créé car c'est elle qui m'a lancé et m'a permis de prendre conscience d'une véritable capacité. J'ai réalisé cette pièce intitulée ''Gambetta (1)'' à l'occasion d'un festival de photographie urbaine organisé dans ma ville natale. Ce cliché a été pris dans l'enceinte d'une ancienne filature abandonnée dont les productions étaient destinées à des clients prestigieux. C'est le parfait exemple de l'ambivalence que je cherche à promouvoir dans mes projets artistiques.
Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un qui souhaiterait se lancer dans l'art ?
Je lui prodiguerai des conseils simples, de suivre son intuition et d’adopter un style qui colle à sa personnalité. Si vous avez la créativité au fond de vous, lancez-vous et explorez le champ des possibilités.